Particulièrement inquiète de la santé mentale des médecins généralistes et de la population bruxelloise depuis la crise sanitaire, la Commission Santé Mentale de la FAMGB a sondé, en 2023, les membres des deux cercles de médecine générale bruxellois sur la thématique de la santé mentale des bruxellois.es.

L’objectif ? Dresser une photographie de la santé mentale dans les cabinets de médecine générale et évaluer sa prise en charge pour pouvoir développer et/ou soutenir des solutions adaptées avec les différent.e.s intervenant.e.s concerné.e.s tout en mettant en perspective les revendications du Livre Noir de la Santé Mentale à Bruxelles et du Livre Blanc de la Santé Mentale à Bruxelles réalisés par la Commission Santé Mentale en 2018 et 2019.

Pour ce faire, la Commission santé mentale a interrogé les membres des deux cercles sur l’augmentation des consultations liées à la santé mentale, sur les différentes thématiques qui reviennent le plus régulièrement dans les cabinets de médecine générale mais également sur la collaboration entre médecins généralistes et professionnel.le.s (ou structures) en santé mentale et sur l’accessibilité des soins psychologiques en psychologie et en psychiatrie.

Les besoins en santé mentale des patient.e.s ont augmenté.

Pour une majorité écrasante de médecins généralistes sondé.e.s (90% des répondant.e.s), les besoins en santé mentale des patient.e.s bruxellois.es ont augmenté ces dernières années. Pour plus de 55,72% des répondant.e.s, les demandes liées de près ou de loin à la santé mentale représentent entre 25% et 75% de leurs consultations sans pour autant que celles-ci ne soient valorisées par l'INAMI. 

Certaines thématiques en lien direct avec la santé mentale se retrouvent tout particulièrement dans les cabinets des médecins généralistes. Parmi celles-ci, les problématiques touchant à la sphère du travail arrivent en tête du classement (charge de travail trop conséquente, environnement de travail, perte de sens du travail, …) devant les problèmes familiaux et les assuétudes. Les jeunes adultes entre 26 et 35 ans, suivi des adultes entre 36 et 45 ans sont les patient.e.s les plus concerné.e.s par ces différentes thématiques.

Collaboration en santé mentale

Plus de 70% des répondant.e.s collaborent régulièrement avec un.e ou plusieurs professionnel.le.s de la santé mentale. La majorité d’entre eux.elles travaillent avec des professionnel.le.s de leur réseau (quartier, intervision, rencontres,…) mais regrettent le manque de feedback avec ces mêmes professionnel.le.s.

La disponibilité des psychologues en général est évaluée comme insuffisante. Tandis que la disponibilité des structures en santé mentale, des psychiatres et des lits psychiatriques est, quant à elle, très insuffisante… tout comme l’accessibilité financière des soins de santé mental dans leur ensemble. Les médecins généralistes peinent donc à orienter les patient.e.s vers un.e professionnel.le de la santé mentale.

Attentes des médecins pour pouvoir répondre au mieux aux besoins en santé mentale

Pour faire face à cette augmentation et répondre au mieux aux besoins des patient.e.s, les médecins généralistes sondé.e.s plaident pour une meilleure reconnaissance financière des consultations dédiées à la santé mentale en médecine générale, pour la mise en place de dispositifs permettant la connaissance d’un réseau de professionnel.le.s, et pour la création d’un numéro d’appel (ou contact de référence) permettant de faciliter la prise en charge en cas de situations critiques ou complexes (cumul de facteurs).

Notons également que 20% des répondant.e.s déplorent le manque de formations liées à la santé mentale.

L'enquête a permis à la Commission Santé mentale de proposer une série de recommandations pour la santé mentale à Bruxelles. Parmi celles-ci, les médecins membres n'ont pu contourner l'importance d'améliorer le bien-être de la société civile en générale : les professionnel.le.s de la santé mentale et les médecins généralistes ne peuvent travailler seul.le.s à améliorer la qualité de vie de leurs patient.e.s. Il est essentiel que les politiques régionales et fédérales travaillent, à leur niveau, activement au bien-être de la population. 

Pour aller plus loin

Découvrez notre infographie et plongez-vous dans les résultats complets de l'enquête.  

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